Les différentes parties du piège de la dionée

Le piège de la dionée est une feuille modifiée en une structure complexe spécialisée dans l’attraction, la capture et la digestion d’insectes… tout ce qui fait d’elle une vraie plante carnivore. Comment ce piège est-il constitué ? Quel est le rôle de chaque partie ?

1. Lobe

Le piège possède 2 lobes réniformes reliés à leur base par une nervure plus ou moins courbée. Un lobe mesure de quelques millimètres, chez les jeunes plantes, à 4 cm de longueur (exceptionnellement plus), et de 3 à 20 mm de largeur. Lors de la fermeture du piège, chaque lobe se bombe pour créer un volume où la proie sera digérée, dans un liquide enzymatique.

2. Cils marginaux

Sur la marge opposée à la nervure, chaque lobe produit 15 à 20 cils (rarement plus) légèrement inclinés vers l’intérieur. Sur un piège de taille moyenne (3 cm), ils mesurent entre 1 mm (aux extrémités) et 8 mm (au centre). À la fermeture du piège, les cils s’entrecroisent pour assurer que la proie ne puisse pas s’évader. Il arrive que le repli cause le choc de deux cils ; ceux-ci plient alors sans casser. Le plus souvent, tout au long du processus de digestion, ils se décroisent et deviennent parallèles, mais ce n’est pas systématique.

3. Surface de digestion

Recouvrant la face interne de chaque lobe, elle est parsemée de centaines de glandes digestives généralement roses à rouges (parfois jaunes ou vertes). Sur la nervure séparant les lobes, ainsi que sur les zones périphériques de la surface de digestion, elles sont plus clairsemées.

4. Cils détecteurs

Généralement au nombre de 3 par lobe (parfois 4, et exceptionnellement plus), ils sont situés au centre de la face interne, et disposés en triangle. Leur longueur varie entre 0,5 et 3 mm en fonction du gabarit du piège. Pour déclencher la fermeture du piège, un cil doit être touché 2 fois, ou 2 cils différents doivent être touchés une fois chacun, en un laps de temps inférieur à 20 secondes. Au-delà, le piège se fermera lentement et/ou de façon incomplète, diminuant son efficacité. Pour que le processus se déroule à vitesse normale après les 20 secondes, d’autres stimulations des cils sont nécessaires.

5. Glandes nectarifères

Localisées sur une bande étroite allant de part et d’autre de la face internet des lobes, entre la surface de digestion et les cils marginaux, ce sont de très petites glandes sessiles invisibles à l’œil nu. Leur production de glucides participent à l’attraction des insectes, qui viennent s’en nourrir en parcourant le piège d’un bout à l’autre, risquant à tout moment de toucher un des cils détecteurs. La zone des glandes à nectar est généralement à l’air libre lors de la digestion.