Des robots inspirés de la dionée

La dionée inspire des chercheurs pour créer des machines qui utiliseraient des insectes pour s'alimenter
La dionée inspire des chercheurs pour créer des machines qui utiliseraient des insectes pour s'alimenter

L’équipe de Seung-Won Kim, de l’Université de Corée du Sud, s’est inspiré de la Dionaea muscipula pour concevoir une machine qui capture les insectes. La trappe est faite par deux morceaux de fibre de carbone, en forme de coquillage, reliés par un ressort qui se contracte instantanément dès qu’un insecte se pose dessus, refermant le piège. Le ressort est créé dans un matériau qui peut reprendre sa forme d’origine après avoir été déformé en lui appliquant un courant électrique. Cette propriété est utilisée pour rouvrir le piège une fois l’insecte capturé.

À l’autre bout du monde, l’équipe de Mohsen Shahinpoor, de l’Université du Maine (États-Unis) a réussi à créer une véritable version « industrielle » de la fameuse plante carnivore : deux membranes de polymère couvertes d’excroissances électrosensibles (équivalent aux cils sensitifs de la plante) sont placées face à face, maintenues avec leur ouverture pointant vers l’extérieur grâce à un courant électrique. Dès qu’un insecte se pose dessus, le voltage généré, aussi faible soit-il, permet d’appliquer une charge opposée aux membranes, qui les fait se replier dans l’autre direction et donc se refermer. Le processus est très semblable à celui des pièges de Dionaea muscipula, dont les lobes prennent une forme convexe à la fermeture, suite aux stimuli induits par la pression mécanique d’un insecte sur un ou plusieurs cils sensitifs.

De telles mécanismes pourraient être utilisés pour alimenter en électricité certaines machines sans avoir recours à une source d’énergie non renouvelable. Cela est déjà expérimenté avec Ecobot, dont la première version a été mise au point en 2002 par l’équipe de Ioannis Ieropoulos du Bristol Robotics Laboratory (Angleterre). À partir de la décomposition de mouches à l’aide de bactéries, Ecobot crée une réaction pour déverser des électrons dans un circuit, créant ainsi un courant électrique. Un problème empêche néanmoins le robot d’être exploité à plus grande échelle : le robot n’a aucun moyen de capturer des insectes, requérant donc soit des interventions humaines, soit l’installation de lampes à UV elles-mêmes consommatrices d’énergie… Désormais, avec les récentes inventions coréennes et américaines, une autonomie totale est envisageable.