10 choses que vous ne saviez pas sur les plantes carnivores

Drosera capensis, une plante carnivore que seuls quelques chanceux ont pu observer dans son milieu naturel, en Afrique du Sud
Drosera capensis, une plante carnivore que seuls quelques chanceux ont pu observer dans son milieu naturel, en Afrique du Sud

1. Drosera capensis est aussi commun en culture que peu répandu dans la nature, puisqu’il se cantonne à quelques zones humides de la région du Cap, en Afrique du Sud. À noter, tous les Drosera capensis « alba » cultivés sont issus d’une mutation spontanée apparue chez le pépiniériste allemand Thomas Carow. Cette variante albinos (feuillage entièrement vert et fleurs blanches) pourrait survenir dans la nature, mais cela n’a jamais été observé.

2. Les utriculaires occupent les cinq continents. Plus de 230 espèces sont recensées au sein de ce genre (soit environ un tiers des plantes strictement carnivores connues), mais beaucoup ne sont pas cultivées.

3. Parmi les plantes carnivores à piège actif (qui effectuent un mouvement pour attraper leurs proies), les utriculaires aquatiques sont les plus rapides. Quelques millisecondes leur suffisent pour s’activer et enfermer leur proie. Cette mesure n’a été rendue possible qu’en 2010, avec l’arrivée de la vidéo à plusieurs milliers d’images par seconde.

4. Dans la nature, certains Nepenthes attirent les rats ; non pas pour les capturer, mais pour qu’ils défèquent dans les urnes et leur fournissent des nutriments. Pas d’inquiétude, il n’y a aucun risque d’être infesté en cultivant des Nepenthes chez soi ! Les urnes dites supérieures, ou aériennes, sont généralement adaptées à recevoir les déjections des oiseaux. L’évolution vers une telle spécialisation répond notamment à une logique d’économie d’énergie : pour les plantes, il est plus facile d’assimiler les nutriments issus de matières fécales, car elles sont déjà dégradées.

5. Nepenthes rajah n’a pas l’apanage des pièges surdimensionnés. Nepenthes merrilliana et Nepenthes truncata rivalisent sans problème, mais aussi d’autres espèces comme Nepenthes edwardsiana, dont les urnes sont moins larges mais peuvent dépasser 40 cm de haut. Les plus volumineuses peuvent contenir jusqu’à 3 litres de fluide.

6. Les feuilles de Pinguicula, dont la surface est très exposée y compris pendant la phase de dégradation et de digestion des proies, produisent un bactéricide qui les garde saines.

7. « Plante carnivore » est trop souvent associé à « plante tropicale ». Ces végétaux occupent pourtant tous les climats à l’exception du climat désertique, et toutes les grandes zones continentales hormis l’Antarctique. On trouve par exemple Sarracenia purpurea au Canada et des Pinguicula au-delà du Cercle Polaire Arctique.

8. Certaines plantes très communes, comme Geranium viscosissimum, sont dites « protocarnivores ». Leurs enzymes digèrent les protéines, mais il leur manque un système de capture pour être carnivore. Pour rappel, pour qu’une plante soit carnivore à part entière, elle doit être en mesure d’attirer, de capturer et de digérer des êtres vivants.

9. Les scientifiques sont fascinés par le fait que, bien qu’étant d’une adaptation extrêmement complexe et coûteuse en énergie, la carnivorie ait été développée chez plusieurs familles de plantes en réponse à la pauvreté des sols, alors que la sélection naturelle aurait pu facilement mener à une disparition pure et simple des végétaux dans les milieux à priori hostiles.

10. L’une des espèces de bourse à pasteur, Capsella bursa-pastoris, produit des graines… carnivores. À la manière des Drosera et des Pinguicula, elles sont recouvertes d’un mucilage qui attire et attrape les micro-organismes, qui sont ensuite digérés par l’enveloppe des semences. Fait amusant : la plante elle-même n’est pas carnivore !